vendredi 10 décembre 2010, par Catherine Fauré
"Je suis venue à Katibougou pour enseigner aux femmes. Mais à mon arrivée en octobre il n’y a pas encore de femmes intéressées. Par contre le directeur de l’école primaire a besoin d’un coup de main dans son école, tous les postes d’enseignants n’étant pas pourvus.
Je savais que les classes comptaient plus de cent élèves au Mali, mais il y a une grande différence entre le savoir et le vivre.... Avec 120 enfants par classe et une discipline très différente de celle des Pays-Bas, cela est difficile pour moi. Mais c’est aussi difficile pour les enseignants et les stagiaires maliens. Le directeur et moi trouvons une solution pour la classe nombreuse : la diviser en 2 ! Une classe le matin, une l’après-midi. Mais tous les matins et tous les soirs, tous les élèves viennent. Alors, à chaque début des cours il faut renvoyer 60 enfants !!!
Finalement, après l’arrivée d’une stagiaire, je me retrouve avec un petit groupe de 18 enfants (des élèves très doués, des enfants moyens et des enfants faibles). Comme ça la stagiaire a moins d’enfants dans sa classe et moi je peux apporter plus d’attention à ceux dont je m’occupe ! Et ça va très bien. Les enfants s’attachent à moi et moi je m’attache aux enfants...
Et puis, les femmes sont venues... On a commencé avec 8 et en 3 soirées il y en a eu 11. Elles savent écrire leurs premier mot : ba, ce qui veut dire mère en bambara. Enseigner aux femmes est vraiment une joie, c’est ce que je voulais faire depuis très long temps. Ces femmes veulent vraiment apprendre à lire, à écrire et à compter. Et elles m’apprennent le bambara. Les leçons sont ainsi réciproques. Il nous reste 5 semaines pour apprendre. J’espère qu’on va réussir !"