samedi 20 novembre 2010, par Catherine Fauré
"Novembre 2010 au village de Katibougou
Voilà une année que j’en rêve : je suis pour un mois au village de Katibougou, petit village de brousse à 70 km au sud ouest de Bamako. Le Mali est un des pays les plus pauvres du continent africain.
Ni eau, ni électricité, rues en terre battue, nuée d’enfants joyeux et farceurs qui m’accompagnent de leurs rires dans le dédale des ruelles, indolence et élégance des jeunes femmes aux pagnes colorés, chaleur étouffante de l’après-midi qui invite à la sieste, nuits africaines tièdes et languides : me voilà sur cette terre africaine qui m’attire, me fascine et m’inquiète parfois.
En tant qu’infirmière, j’aimerais pouvoir contribuer à améliorer les conditions de santé des villageois, dans le respect de leur culture. Je me rends au centre de santé, y rencontre Modibo médecin, l’infirmier Djoumé et Fatoumata la matrone. Tous trois travaillent avec peu de moyens : consultations médicales, petite salle d’hospitalisation (perfusions conter le paludisme), pansements, vaccinations, consultations prénatales et accouchements.
Une partie de la population n’a pas accès aux soins faute de moyens financiers, les traitements prescrits ne sont pas toujours suivis car trop onéreux, pas d’échographe, pas de frigo, pas d’eau courante, conditions d’hygiène et de soins à améliorer ; beaucoup de maladies ne sont pas diagnostiquées car silencieuses (diabète, hypertension artérielle). J’essaie de créer une relation de confiance et de partenariat avec les agents de santé du centre, d’identifier dans sa complexité les structures du réseau de soins, de créer une relation amicale avec les villageois aux ethnies diverses. Je m’imprègne de la langue orale commune, le bambara, afin d’approfondir ma connaissance de leur culture.
Causerie prévue avec les femmes autour de la santé des enfants, visite des vieux du village pour une prise de tension… Voilà deux projets que je souhaite mettre en œuvre durant mon séjour.
Mais voilà, la fête du mouton arrive, une semaine festive attend les villageois, les femmes se font belles. Les danses, les chants et les rires vont envahir le village. Alors la santé, nous verrons cela la semaine prochaine, peut-être…. Car ici rien ne presse sinon la vie qu’il faut vivre intensément, chaque jour, avant que la grande faucheuse ne passe.
Il faudra que je revienne, Afrique quand tu nous tiens !
Françoise"